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préface de la deuxième édition

salles à manger, les journaux. M. Reinach « fait » du patriotisme : sans risquer le coup de botte des bons Français. Tout au contraire, il peut frayer tranquillement avec eux…

La démocratie, c’est l’oubli.

Imagine-t-on le visage d’un prince, d’un prince de race ; d’un roi de métier, devant qui pareil entrepreneur de trahison et de chambardement aurait prétendu comparaître dans cet affublement de reconstructeur et dans cette peau de sauveur ?… Je ne parle pas d’un grand prince ni d’un prince supérieur. Je songe au prince de Renan : « Le plus médiocre des princes », « conduit au trône par le hasard de l’hérédité », pourvu qu’il fût resté identique à lui-même dans la suite de ses années, aurait un air de tête qui suffirait à décourager un Reinach ! Ce Reinach s’en irait sans avoir seulement formulé l’offre de service qui pue la fausse réhabilitation, la spéculation et le piège. Mais, de quel œil atone Ie pauvre peuple roi a suivi les marches et les contremarches du même Reinach, l’a laissé trahir la patrie et puis feindre de la servir, sans être en état de concevoir l’idée du juste mouvement de la colère utile, de la défiance effective… On l’a vu, on l’a dit ; les Archives israélites s’en sont enorgueillies : des députés nationalistes citent comme une personne naturelle, comme un Français normal, « l’honorable collègue » auquel ils refusaient naguère la qualité de citoyen, et jusqu’aux attributs de la nature humaine : « simple