Page:Maurras - Kiel et Tanger - 1914.djvu/38

Cette page n’a pas encore été corrigée
xxxiv
préface de la deuxième édition

réuni pour abattre, tête par tête, tous les ministres, tous les généraux, tous les fonctionnaires militaires et civils susceptibles de faire obstacle à la reprise publique d’un procès voué, par sa nature, au secret d’État. Il n’était pas injuste d’espérer que cette carrière et ce nom garderaient leur note d’infamie dans les souvenirs de la France.

Si nous avons perdu l’avance merveilleuse que nous donnait en 1896 la belle armée de Bétheny ; si des chefs éminents ont été remplacés par des politiciens du modèle de Picquart et de Pédoya ; si les réfections hâtives ont dû être substituées au perfectionnement normal, au progrès régulier d’autrefois ; si les crédits militaires jadis votés à l’unanimité des voix des deux Chambres, comme un signe de notre unanimité nationale devant l’Étranger, sont devenus la proie de discussions. indignes, symbole décisif de l’accroissement de nos divisions ; si le service de deux ans et toutes les mesures funestes qui l’ont précédé et suivi nous ont mis en état d’infériorité éclatante, qui s’aggrave de jour en jour ; si la publicité honteuse donnée aux opérations de notre contre-espionnage, incroyablement divulguées, a pour longtemps découragé ces Alsaciens, ces Badois, ces Bavarois, ces Autrichiens qui auraient pu et pourraient encore nous aider à percer le secret des institutions militaires de la Triple-Alliance ; si notre marine a été saccagée par un Pelletan, notre administration militaire par un André ; si nous