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épilogue

nouvelles difficultés internationales que les incidents marocains menacent d’aggraver, alors que son régime intérieur ne peut suffire à régler les plus simples et les plus anciennes.

On peut se reporter à la Constitution, si remarquablement analysée par M. Hanotaux dans la grande histoire rédigée pendant les loisirs que lui a faits sa chute[1]. On y voit que le texte constitutionnel « ne prévoit pas le danger extérieur », que tout y est « sacrifié au contrôle et au contrepoids », que « la discussion y prime la résolution », que cette oligarchie des Dix mille, comme l’appelait Bismarck, et qui n’est, sous le nom de démocratie, conformément à la définition de Hobbes, que « la tyrannie de quelques harangueurs », n’est même pas capable d’un sentiment net de ses responsabilités devant le pays. La responsabilité n’est pas définie dans notre élu, elle ne l’est pas davantage dans notre électeur. Nous ne demandons pas de compte, « jamais, nulle part, à personne ». Le ministre coupable n’est pas inquiété. « Il tombe, et c’est tout. » Tout est permis dès lors, en fait de négligence et d’incurie. C’est ce règne de la « facilité » déjà observé par M. Anatole France. Le régime est facile pour les particuliers qui se mêlent de l’État.

    passé, ne pas jouer ! Seulement aujourd’hui il faut mettre à la loterie, et les mises sont telles que l’on y perd à tout les coups.

  1. Gabriel Hanotaux, Histoire de la France contemporaine, t. III, c. v. Théorie de la Constitution.