d’amitiés ! Ne s’étant même pas privée de nouer des sous-alliances, fort compliquées, trop compliquées, avec les meilleurs amis de nos plus sûrs ennemis[1], la République est lancée sur un flot de
- ↑ À propos des quelques incidents qui ont suivi l’entrevue
du tzar et du roi d’Italie à Racconigi, M. Jacques Bainville
notait dans l’Action française : « Nous avons déjà
dit à plusieurs reprises combien nous semblait imprudente
cette politique que l’on dit sage et prévoyante et
propre à conserver la paix. L’Autriche-Hongrie fait malheureusement
partie d’un système dirigé contre nous et
contre nos alliés européens. Tout service que nous lui
rendons en ce moment ne peut que nous desservir nous-mêmes.
Le parti de la jeunesse, qui est dominant à
Vienne depuis quelques années avec l’archiduc François-Ferdinand,
est assez actif et assez ambitieux pour qu’il
soit évident qu’on exploite là-bas les témoignages de bonne
volonté que prodigue le gouvernement de la République.
Ce n’est sans doute pas servir les intérêts de la paix générale
que d’aider à forger des armes contre nos amis, et
cela dans une période critique de la rivalité austro-slave.
« Encore une fois, nous avons trop souvent traité ce sujet pour qu’il soit utile d’y revenir. À quoi bon se réjouir de l’entente italo-russe, dirigée contre l’Autriche et les ambitions de cette puissance en Orient, si l’on s’empresse, d’autre part, d’épouser la cause autrichienne ? Nos complaisances pour la cour de Vienne n’auront d’autre effet que de nous introduire dans un redoutable imbroglio. À force d’irriter ou de décourager ses amis et de donner à ses adversaires sans rien recevoir en échange, la France sera la dupe de combinaisons infiniment trop compliquées. En tout cas, il faudrait choisir et ne pas célébrer comme une victoire diplomatique le rapprochement italo-russe, qui, lui-même, était loin de simplifier la situation, pour aller tout de suite après chercher une contre-assurance chez l’ennemi. Tant de pas et de démarches ne constituent plus de la politique, c’est de l’agitation. Et l’on perd nécessairement au jeu lorsqu’on prend à la fois tous les numéros de la loterie. » Mieux valait, comme au temps