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kiel et tanger

nées de Tanger et de Naples : il vint inaugurer un monument à Metz.

Il était naturel que le roi d’Angleterre fit alors sentir sa présence et sa volonté. Ayant intérêt à des chocs maritimes aussi prompts que possibles, Édouard VII aurait pu pousser au conflit immédiat. Plus d’un faiseur de pronostics annonçait qu’il y aiderait, pour écraser dans l’œuf la nouvelle flotte allemande. Il préféra resserrer ses liens avec le Japon, donner la paix aux Russes et les appeler dans sa ligue contre l’Allemagne. Comme il ne réussit pas tout d’abord en ce dernier projet, l’intervention aggrava la crise sans la résoudre. Le représentant de l’Angleterre au Maroc eut mandat d’appuyer fortement la cause française. La presse de Londres éclata en invectives contre Guillaume II. Édouard VII tint à l’ambassadeur impérial un langage plein d’énergie.

Il fut plus net encore devant l’ambassadeur français, qui en rendit compte à son Gouvernement dans une dépêche historique déclarant que, en présence de l’attitude de l’Allemagne, « il était autorisé à déclarer que le Gouvernement anglais était prêt à entrer dans l’examen d’un accord de nature à garantir les intérêts communs des deux nations, s’ils étaient menacés ». Or, « cette dépêche », a dit M. Maurice Sarraut, « fut communiquée, le jour même de l’arrivée du roi d’Espagne à Paris, par M. Delcassé à M. le Président de la République et à M. Rouvier : le lendemain elle était connue à Berlin ! » — « Comment et par qui avait-elle été