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kiel et tanger

vos collègues du Gouvernement d’interrompre, en raison de votre grande œuvre en Europe la propagande des doctrines et des sentiments contraires à votre effort. Vos collègues, vos chefs, les Waldeck et les Combes, les André et les Pelletan, servaient l’Internationale ou l’Étranger. Vos amis, vos soutiens dans le Parlement, prêchaient de désarmer et d’oublier l’Alsace : vous les avez laissés dire, vous avez servi l’Étranger et l’Internationale avec eux. Si vous l’aviez vraiment voulu, vous auriez réuni avec vous et contre eux les multitudes françaises. Vous n’avez jamais fait un geste ou un acte, ni même conçu une volonté dans ce sens. Quelle inertie ! Et quelle complaisance ! Et quel contraste avec votre boniment au dehors ! Si vous aviez eu, comme on l’a répété, la pensée de nous rendre l’Alsace, il faudrait avouer que vous en avez constamment rejeté d’abord toute apparence, ensuite tout moyen.

Il est vrai, votre main a touché un instant la balance de nos destins. S’il était une idée, un nom, un objectif politique qui eussent quelque chance de relever notre esprit public dissous par l’affaire Dreyfus, c’était certainement le nom, l’idée et l’objectif de la Revanche ; c’était le désir de repartir pour le Rhin et dans la direction des provinces perdues. En avez-vous jamais usé ? Vous avez négligé une œuvre qui restait possible, puisqu’elle fut tentée, lorsque tout fut perdu, par votre successeur, M. Rouvier coalisé avec les Berteaux et les Clemenceau. Certes, la belle spon-