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l’amitié italienne

de mariage, Cela s’est dit du Vatican. C’est bien plus vrai du Quirinal. La politique anglaise y trouva son centre d’action privilégié.

Rien de plus simple que le jeu de l’Italie auprès du Gouvernement français. Ce Gouvernement radical était composé de vieux hommes ou imbu des vieilles idées qui ont couru l’Europe d’il y a cinquante ans. Sous Félix Faure, un certain préjugé favorable à l’autorité et le jeune goût de la force, goût pervers, si l’on veut, chez des républicains, rapprochaient M. Hanotaux de Vienne et de Berlin. Au contraire, M. Loubet et M. Delcassé en furent instinctivement éloignés : l’origine révolutionnaire, l’éducation romantique, les traditions et les idées coutumières du vieux Parti républicain facilitaient leur rapprochement de l’Angleterre et de l’Italie, — une Italie imaginaire et une Angleterre fictive, telles que l’ignorance représentait l’une et l’autre à leurs yeux fermés.

Que l’Italie soit un des pays les plus autoritaires du monde, que la force publique y soit faite pour une très grande partie du loyalisme de l’armée et de l’attachement héréditaire des provinces du Nord aux droits historiques de la Maison régnante, c’était un sujet d’observation négligeable pour un parti pénétré de cette idée fixe que l’Italie devait

    un prince du sang, le duc d’Aoste, — Simple nuance, si l’on veut, mais significative, et qui peut montrer que l’intérêt politique de l’Italie est à peu près toujours de se ranger dans le groupement militaire dont nous sommes absents.