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le pouvoir du roi d’angleterre

conduits les uns en vue des autres, ne sont point une politique[1].

Quand le Gouvernement de la Restauration préparait la conquête d’Alger, il ne pouvait pas distinguer toutes les suites à donner à cette affaire, mais il en avait envisagé les conditions et pesé les risques. Ceux qui citent, sous les formes les plus diverses, le bon mot du baron d’Haussez à l’ambassadeur d’Angleterre qui l’obsédait de réclamations : « Allez dire à votre maître que je m’en f… », n’observent pas assez la qualité du porte-parole de Charles X. Était-ce le ministre des Affaires étrangères, était-ce même le président du Conseil que le baron d’Haussez ? Point du tout, il était ministre de la Marine. La Monarchie française, qui, encore avec Charles X, donnait cette preuve de bon sens devant l’étranger, chargeait de sa réponse à la première des puissances maritimes celui des hommes du roi qui était responsable de sa fortune sur la mer ; c’était spécifier nettement qu’en partant pour Alger, on avait prévu l’essentiel. L’Angleterre ne comprit pas autre chose et resta au large.

Mais, sous la troisième République, l’Angleterre adopta pour tactique de s’en tenir aux représentations de forme, et, en fait, d’arrondir son domaine au fur et à mesure de l’extension du nôtre, en ayant soin de toujours tendre au contact des territoires et de développer sa sphère d’influence

  1. Voir René Millet : Politique extérieure, 1898-1905.