La simple neutralisation de Metz et de Strasbourg serait accueillie des Français comme un don du ciel. Guillaume aurait pensé à faire cette offre et, malgré tout ce qui a été raconté, jamais une ouverture valable n’a été produite en ce sens. Elle ne se produira jamais sous la République. Assez importants pour n’être pas négligés, on ne nous trouve pas assez bien gouvernés pour fournir l’appui résistant pour lequel on consent des sacrifices effectifs. Les « pays d’Empire » ne nous seront pas rétrocédés, et la seule alliance franco-allemande qu’il faille prévoir sera la capitulation suprême de l’impuissance démocratique, non l’effet d’une entente librement débattue et précédée des réparations équitables.
Ce que Guillaume II doit souhaiter de notre part, comme la solution la plus élégante de ses embarras, ce qu’il espérait des républicains modérés que stylait la Russie, c’était un concours obtenu au prix des mêmes libéralités un peu flottantes qui nous sont venues de l’Italie ou de l’Angleterre, les unes religieuses et philosophiques, les autres coloniales. Tandis que les ferrystes se représentaient nos établissements d’outre-mer comme un moyen de racheter un jour l’Alsace-Lorraine, les Allemands élèves de M. de Bismarck seraient disposés à nous laisser l’Asie et l’Afrique pour nous faire oublier la blessure des Vosges. Nous sommes libres d’accepter ou de refuser. En cas de refus, une combinaison moins pacifique donne toujours à l’empereur des satisfac-