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une réforme en monarchie

ce bel ordre des travailleurs très divers si exactement spécialisés ?

Le voyageur, qui n’était autre que M. Édouard Lockroy, arrivait un an à peine après la réorganisation de l’administration supérieure de la marine. En décrivant le jeu de cette réforme, il fait voir et toucher, sans y songer peut-être, assurément sans le vouloir, le double avantage de la monarchie. Cette institution conservatrice de l’ordre et dont il prononce à peine le nom se révélait à lui réformatrice par excellence : prompte, directe, sans tergiversations ni tâtonnements superflus. Il écrit :

Quand en Allemagne une réforme paraît utile, elle est toujours rapidement accomplie. L’exécution suit toujours de près la pensée. Le 7 mars 1899, un décret impérial modifia profondément les choses, supprima l’Oberkommando[1], créa à sa place l’Admiralstab, augmenta les pouvoirs du Reichsmarineamt, et plaça enfin toute la marine sous l’autorité directe de l’empereur, aidé de son cabinet militaire.

Ce fut une révolution. À la tête de l’Oberkommando avait été placé un homme que l’éclat de ses services et sa longue expérience rendaient sympathique à tout le pays : l’amiral de Knorr. Jeune encore, puisqu’il n’était âgé que de cinquante-neuf ans, l’amiral de Knorr était entré au service à quatorze ans… (Ici les titres de l’amiral.) On l’avait fait Oberkommandant, c’est-à-dire commandant en

  1. Haut commandement des armées de mer, qu’en 1889 l’amiral Von der Golz avait constitué en service distinct du ministère de la marine ou Reichsmarineamt.