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XI

L’OSCILLATION DE LA MARINE

Mais la réforme maritime de 1898-1902 ne s’avança qu’avec des lenteurs, des incertitudes et des contradictions ; elle échoua, en fin de compte, sur un double écueil bien républicain : les Chambres, les Bureaux.

M. Édouard Lockroy avait remplacé rue Royale le brave et digne marin qui, pour répondre à un interpellateur du Sénat, déclarait que ses équipages sauraient mourir. Le ministre civil entreprit quelques modifications brillantes, au beau milieu desquelles un parlementaire nouveau, M. de Lanessan, survint pour les bouleverser ou les remanier. Ce double programme Lockroy-Lanessan à peine esquissé, M. Pelletan paraïssait et cassait tout (1902-1905). Les dégâts et les ruines ont été particulièrement sensibles sous le ministère de M. Thomson, qui se flattait de raccommoder quelque chose. C’est une question de savoir si l’incohérente série de ces ordres et de ces contre-ordres n’étais pas aussi vaine, en étant plus coûteuse, que l’inaction sommaire de M. l’amiral Besnard. Il ne faut pas lutter contre les colosses de la