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comme en pologne

orthodoxes n’eussent pas les mêmes droits politiques que les catholiques, et en cela ils avaient raison, mais les Polonais qui leur donnaient raison avaient tort, car l’étranger n’est jamais désintéressé dans ses critiques.

Des Polonais prenaient l’habitude de fréquenter chez les ambassadeurs étrangers, de leur demander des renseignements, de croire à leur parole, de suivre leur direction. Les uns dénonçaient aux Prussiens et aux Russes l’intolérance catholique de leurs compatriotes ; les autres les suppliaient de garantir les libertés anarchiques du pays ; d’autres s’entendaient avec eux pour condamner le « militarisme » polonais.

Au bout de quelques années de cet échange de bons offices entre Polonais et étrangers, la Pologne s’est trouvée mûre pour l’invasion et le partage.

Notez que la Pologne était vraiment une République, encore qu’elle eût à sa tête un roi qui, d’ailleurs, avait encore moins de pouvoir effeclif qu’un président français. Il est également facile de démontrer que (les paysans mis à part) la Pologne élait une Démocratie.

Comme elle, nous avons pour voisins de puissants États monarchiques et militaires. Ces voisins ont intérêt à ce que la France soit paralysée, neutralisée par impuissance…

Telle était l’opinion d’un esprit modéré jugeant à une année de distance : il commençait à dominer l’histoire de la crise, il en apercevait nettement les instigateurs. Les difficultés et les embarras extérieurs que nous avions suscités au Royaume-Uni étaient revenus à la République sous forme d’embarras et de difficultés à l’intérieur.