moment le plus critique du fameux procès, quand les cœurs de tous les Français, encore que pour les raisons les plus différentes, étaient étreints de la même angoisse, on s’amusait à ouvrir des paris.
Maintenant, à Londres, on ne s’amuse plus : on se fâche tout rouge. Il s’est tenu à Hyde-Park un meeting monstre d’indignation. Toute la canaille britannique a crié : « À bas l’armée française ! » N’avons-nous pas assez, pour cette besogne, de notre propre canaille ? Et, dans ce meeting, on a assommé quelques Français.
On a failli voir des officiers étrangers, dont le rôle d’espionnage a été reconnu aussi bien par la défense que par l’accusation, venir figurer comme témoins. Bien mieux : comme arbitres. Presque comme juges.
Quand il fait crédit au régime qu’il peut impressionner, diviser et troubler si facilement, l’Ennemi peut attendre que la victime soit à point. Mais l’exterminateur n’attendra pas-toujours. La Pologne, écrit M. Rambaud, a fini par être « partagée » :
Il ne faut pas croire que ce soit du premier coup que les armées ennemies ont pénétré sur le territoire polonais. Non. L’invasion étrangère a été précédée, préparée de longue main par une infiltration d’léments étrangers et d’influences étrangères.
De l’argent étranger entrait en Pologne pour y fomenter certaines agitations. Les étrangers avaient pris l’habitude de critiquer les lois du pays, de vouer au mépris de l’Europe intellectuelle les sentences de ses juridictions, de boycotter, à coups de tarifs, ses produits.
Ils estimaient injuste que les protestants et les