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comme en pologne

d’une démocratie. Le « chef du Foreign Office français » avait envoyé les tirailleurs de Marchand opérer au loin contre l’Angleterre : le chef du véritable Foreign Office répondait en envoyant la cavalerie de Saint-Georges manœuvrer dans nos villes contre le Cabinet français et les soldats français. Comme les souples et silencieux cavaliers ne rencontraient aucun pouvoir d’État indépendant de l’opinion (cette opinion qu’ils étaient capables de faire) ; comme ils étaient déjà assurés du concours actif de tous nos ennemis de l’intérieur (déjà maîtres d’une partie de cette opinion versatile) ; comme enfin ils ne trouvèrent de résistance que dans l’administration militaire (qui, étant subordonnée à la République, devait céder en fin de compte à l’opinion), il leur suffit de réussir à impressionner puissamment ce vague et vibrant composé de sentiments, d’intérêts, de caprices et de passions, dont la mobilité est prodigieuse en France. Un tel succès était facile. Qui émeut l’opinion ? La presse. Et qui mène la presse ? L’or.

C’est pourquoi, en raison de cet or anglais et de cette presse vénale, par la faute ou le crime de cette opinion souveraine et de ce régime démantelé, quand les journaux français de 1897 et de 1898 lui parvinrent, après ses longs mois d’immersion dans la solitude africaine, le colonel Marchand dut se détourner pour pleurer. Un Forain prophétique éternise ce souvenir.

On peut répondre que ce fut simple coïncidence