respect et ceux de la puissance semblaient renaître ou se rejoindre dans les différents corps d’une « démocratie » rayonnant au soleil du vingt-cinquième été.
Pendant que M. Jules Méline protégeait les intérêts agricoles et industriels, M. Félix Faure portait haut la cocarde et signifiait la forte tendance à « nationaliser le pouvoir ». Ce pouvoir cherchant à prendre appui sur des classes de la nation établies et enracinées, la politique financière elle-même inclinait au patriotisme ; certaines précautions de salut public étaient prises contre la coulisse hébraïque ; la bourgeoisie catholique et conservatrice cessait d’être éloignée des fonctions administratives ; les représentants de la vieille France coudoyaient les hommes nouveaux dans le brillant état-major du général de Boisdeffre. L’armée, bien entraînée, était pleine de confiance dans ses chefs, sa puissante organisation propageait même un esprit de déférence et de discipline dans la hiérarchie civile. Les tribunes officielles, les journaux reprenaient volontiers le thème typique du Temps, qui, bien qu’hostile au protectionnisme d’alors, ne faisait point mal sa partie dans le chœur mélinien : « Le gouvernement de la République n’est pas un gouvernement comme les autres, mais il est un gouvernement. » Il avait tout d’un gouvernement, en effet, excepté la tête et le cœur.
Aussi bien, M. Hanotaux commençait-il par s’affranchir du contrôle parlementaire. Il traita et négocia de son cabinet, sans rien communiquer