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« faites un roi »

nos chantiers, contre le produit, le producteur et le capitaliste d’Allemagne, pacifiques envahisseurs.

Et ce n’est pas au seul point de vue militaire et national qu’apparaît la nécessité d’une économie vigilante appliquée au meilleur emploi des ressources de la nation. La République, étant reconnue par le même Sembat une « préférence donnée aux luttes intérieures des partis sur les luttes extérieures », devait jeter le désordre partout ; les fureurs de ces divisions ne peuvent céder qu’à une autorité forte, liée, durable, d’accord avec elle-même, proportionnée à son objet. La justice, les finances, les relations stables des particuliers, des corps de l’État, de la religion, réclament donc tout le contraire de la démocratie et de la République. Le gaspillage universel par le gouvernement de tous et de personne pose sans cesse cette question de l’autorité vers laquelle tout nous rabat. La paix ne résout rien. « Faites un roi » demeure l’inévitable issue logique de tout mouvement réformateur désintéressé,

Quant au doute sur la possibilité de la réalisation monarchique, c’est l’argument de la mauvaise volonté et de la paresse.

Il est toujours possible de composer ce dont on possède les éléments[1]. Ceux qui parlent d’impossibilité vont la chercher dans une métaphysique de l’histoire du monde. Ils devraient commencer à s’apercevoir qu’ils retardent affreusement. Les

  1. Voyez appendice XIV, pp. 361 et suivantes.