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préface de la deuxième édition

ses chefs de ne pas être attentifs, prudents, prévoyants, économes, je dirai jusqu’à l’avarice. Dès lors, l’honnêteté commanderait d’examiner tout au moins l’origine de ce gâchage et, si l’on démontrait qu’elle est dans la nature du gouvernement, je m’occuperais de pourvoir à faire disparaître cette abominable nature.

Je prêterais l’oreille au conseil de Marcel Sembat : « Faites un Roi », et « pratiquez la silencieuse concentration de toutes les énergies nationales autour du chef monarchique »[1]. Le conseil tombe à pic, puisqu’il s’adresse, à « ces animaux hybrides qui s’appellent des républicains militaristes » ; mais il convient en outre, à tous les Français : qu’ils veuillent ou non la revanche, qu’ils désirent ou non le relèvement national. En effet, le militarisme est la loi de la situation présente. En disant que l’Allemagne ne prétend pas nous attaquer, on ne prouve pas qu’elle ne doive point nous envahir sur un autre champ de bataille ni renoncer à nous infliger le Sedan économique promis par Bismarck. L’entente avec ce peuple n’y changerait rien, au contraire. La paix armée veut la force. Nous n’avons pas le choix, le militarisme s’impose, S’il faut monter la garde pour prévenir une agression, il faudra la monter aussi pour défendre notre sol, notre sous-sol, nos ports et

  1. Courrier européen du 3 avril 1913. Voyez l’appendice XXI. Cet article paraît avoir été l’origine du livre Faites un roi, sinon faites la paix.