et pur, bien enivrés de leur force et de leur vitesse, prennent leur élan pour s’élever de la mer, figurée par un trait de marbre à peine ondulé : derrière eux, émerge le front de Phébus, meneur du céleste attelage. C’est le Jour qui paraît. Il importe de dire qu’au bout opposé du fronton, et sur ma droite extrême, la scène inverse se produit : la tête lasse d’un cheval tombe, précipitée ; elle pend sur les eaux, et, un peu en arrière, un torse féminin (dont on n’a au musée qu’une reproduction) paraît s’incliner sur les rênes. Elle est prise à mi-corps au léger feston de la mer. C’est sans doute Phœbé, lumière de la Nuit ; le char exténué de l’ombre est chassé du Jour renaissant. Revenons à la gauche. Étendu à demi sur un rocher couvert d’une peau de lion, un puissant personnage, corps magnifique presque entier, faisant face à la mer, considère ce Jour éclatant qui sort de l’écume. On dirait que, pour le saluer, il se lève, entrouvre ses beaux membres encore liés de sommeil. Son geste est celui du plaisir et de l’étonnement. Est-ce un dieu ? un héros ? un homme. Je l’appellerai l’Homme, il nourrit sa pensée du plus beau des spectacles que la vie physique puisse fournir.
Auprès de lui, moins rapprochée de ces merveilles, plus voisine du centre du fronton, une jeune femme est assise. On lui donne habituellement le nom de Coré, Proserpine chez nos