fait face à la plus belle Cérès qui soit au monde. Cette Cérès, on peut l’appeler Déméter, car elle est bien la mère grecque des semences, des moissons, la force natale des champs ; mais j’éprouve un plaisir particulier à la prier, selon ma coutume, en latin : sa chaste gravité, son attitude simple, l’austère forme de la coiffure, ce pan de voile ramené au-dessus de sa belle tête, me rappelle les traits des saintes matrones latines. Je lui chante tout bas les vers de Melœnis :
Celles du Latium et du pays sabin…
Un autre détour à travers les antiquités assyriennes permet de voir, soit la Chambre dite des Néréides (Victoires assez belles, palpitant sur les piédestaux), soit la salle de Phigalée, qui montre encastrés dans son mur d’admirables bas-reliefs funéraires, avec les moulages des deux meilleures pièces de cet ordre qui soient gardées dans les divers musées athéniens.
III
Mais, pendant cette promenade à travers les lieux secondaires du musée Britannique, l’aile du désir emportait à l’essentiel…