Page:Maurras – anthinea.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
68
ANTHINEA

apportées. Ce sont des fruits, des fleurs. J’ai distingué des roses, des pavots, des grenades. Ce sont encore des animaux domestiques, par exemple des coqs, l’oiseau cher à Hécate, ou même des casques de guerre et d’autres objets usuels.

Quelle put être l’intention des sculpteurs, je l’ignore ; s’ils ont voulu montrer des démarches propitiatoires», il ne semble pas qu’elles aient eu un grand succès près des déesses de l’Érèbe. En deux bas-reliefs sur quatre, des figures sinistres emportent les mortelles palpitantes et désolées. Je ne sais si ces monstres sont des harpyes ou des sirènes. Le tronc en forme d’outre est surmonté d’une figure de femme et pourvu d’une paire d’ailes. Ils s’emparent de leurs victimes en éclatant d’un rire qui découvre toutes leurs dents.

On reconnaît à vingt détails de ce singulier monument, d’un sens si profond et si vague, l’imagination de la Vie et de la Mort telle que devait la communiquer un jour à l’Europe et au reste du genre humain le mystique génie de Sem.

De la salle archaïque on peut entrer directement dans le dépôt des figures et figurines que lord Elgin a fait descendre des murailles du Parthénon. Mais il vaut mieux faire un détour pour traverser le vestibule où le nerveux et svelte Apollon de la collection Choiseul-Gouffier