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ANTHINEA

II

Pour les salles suivantes, toute critique du goût anglais devient chimérique. Notre petite salle grecque du Louvre contient quelques morceaux exquis dont nos voisins ont cru devoir acquérir les moulages. Nous avons la Vénus, nous avons la Victoire. Mais ici, les morceaux de maître, les pièces de premier intérêt font loi. Dans la salle archaïque, en particulier, si ennemi que l’on puisse être de l’archaïsme grec ou pseudo-grec, on ne peut être indifférent aux vestiges recollés du Monument des harpyes.

Il forme un bloc carré revêtu sur ses quatre faces de bas-reliefs. Les figures féminines qui y sont inscrites, rappellent, avec moins de fini dans la main-d’œuvre, moins de splendeur dans la matière, les prêtresses de marbre du premier Parthénon : fixe sourire éginétique, yeux longuement fendus en forme d’amande, bridés à la mongole, cheveux tressés avec minutie et tombant en flot hiératique sur le cou et sur les épaules, enfin colliers, bijoux, vains ornements de toute sorte… Mais l’action est originale ; des théories suppliantes se sont mises en marche vers les Divinités infernales. Assises tout droit sur leurs trônes, ces dernières jettent les yeux sur les offrandes