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ANTHINEA

gubre manqua de me faire sourire. Il représentait un pauvre homme d’empereur, le vieil Hadrien, épanoui dans son atticisme d’école. Je le jugeai fort à sa place, et le saluai en rêvant. Hélas ! tout compte fait, le monde romain s’acquitta mal auprès de la Grèce. À quoi pensaient-ils donc, ces administrateurs modèles, qui ne sauvèrent pas leur éducatrice des pièges que lui ouvraient son intelligence et son ouverture d’esprit ? Ce furent de mauvais tuteurs. Non seulement ils ne surent point la guérir des lèpres sémites, mais, tout le mal qu’Alexandrie n’avait pu faire au monde grec, Rome, on peut le dire, le fit. Il est vrai que Rome, à son tour, périt du même mal, en entraînant son lot d’hellénisme et d’humanité[1].

  1. Les précédentes éditions portaient à cette place un chapitre XVI qui commençait par les mots : « Je transcrirai mon impression finale… » et qui tenait une soixantaine de lignes. Je l’ai supprimé.
    Il m’a paru satisfaisant pour la pensée d’un certain nombre d’amis catholiques vivants ou morts et pour mon témoignage de profonde reconnaissance de sacrifier ce chapitre en mémoire de la grande âme du pape Pie X.