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ANTHINEA

M. Boutmy dans sa Philosophie de l’architecture en Grèce) de courber ces ouvrages aux règles du commun n’a servi qu’à faire sentir qu’ils ne s’y courbent point et pour quelle raison.

J’ai relu comme tout le monde l’ouvrage de M. Boutmy, publié avec une intéressante préface sous ce titre nouveau, le Parthénon elle génie grec. C’est un beau livre, si lucide qu’il est impossible de le lire une fois sans en distinguer le vice fondamental. M. Boutmy s’efforce avec ingéniosité de rattacher l’œuvre des architectes et des sculpteurs du Parthénon au genre d’imagination, au tour d’esprit, au goût d’hommes d’un certain groupe, vivant à un certain moment dans un certain endroit. Il est vrai qu’il y réussit. Ce qu’il affirme est juste. Par sa structure comme par son ornement, dans son architecture comme dans sa décoration, le Parthénon est chose essentiellement athénienne. M. Boutmy, sur cet article, aura gain de cause. Il a raison. Où il se trompe, c’est quand il tend à nier (lisons bien ses dernières pages) que cet édifice athénien soit aussi l’expression parfaite d’une pensée humaine supérieure aux variations de l’histoire et de la nature. Il se trompe, et il a rassemblé les matériaux les plus propres à faire éclater son erreur ; il s’est lui-même réfuté au chapitre admirable où définissant l’athénien, il établit que, justement, le signe distinctif de l’homme d’Athènes était de posséder,