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ANTHINEA

Les quatorze prêtresses me courrouçaient par leur toilette. Il m’était impossible d’y reprendre ni la fine élégance, ni cette habileté souveraine dont l’ouvrier en avait désigné le plus léger pli. Le vêtement tourne et palpite avec une lente mollesse et, dans les chevelures, la perfection minutieuse du travail semble le disputer à la complication et à la subtile richesse des coiffures bien copiées.

— Mais quoi ! m’écriais-je, toujours courant, l’Athènes des Pisistratides, cette Athènes qui vit une première édition critique d’Homère, fut donc une ville sans goût ? Les dames y allaient, chargées d’ornements ridicules ? Elles n’entendaient rien au précepte de Fénelon, qui veut de chastes draperies, appliquées sur des formes pures, comme il semble qu’on en ait vu à l’époque de Phidias ? Combien tout ce luxe est fâcheux !

J’égalais ce faux luxe à celui d’un débris mycénien sur lequel on peut distinguer que les épouses déplorables des morts que Schlieman déterra, portaient, quinze grands siècles avant Notre-Seigneur, trois rangs de volants à leur jupe.

Puis, considérant l’œil bridé des quatorze prêtresses du premier Parthénon.

— Hélas ! disais-je, qui m’ôtera de là ces Chinoises !

À plus forte raison, considérais-je sans faveur,