Page:Maurras – anthinea.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
ANTHINEA

ture et à la raison, fournit un support spacieux, on mettait sous mes yeux des accouplements de colonnes plus resserrées au stylobate qu’à l’échine, faites à cette mode d’Egypte ou d’Assyrie qui fut imitée à Mycènes : l’inverse parfait du dorique, puisque la pointe en semble enfoncée dans le sol. Que l’histoire du théâtre ou que le milieu légendaire de la fable thébaine justifiât cette ordonnance, je me gardai, comme d’une insulte à Sophocle, d’en faire le moindre examen ; mais je me retirai en maudissant l’archéologie, et Schliemann, et Mycènes, l’invention de bases plus étroites que les sommets, et le manque de goût familier aux cuistres, mais au surplus persuadé que la représentation n’aurait jamais lieu ou que la pièce n’irait point jusqu’à la scène, aucun vers du poète de la logique naturelle ne pouvant se résoudre à sonner sous des colonnades insérées sens dessus dessous !

IX

L’époque mycénienne comprend trois siècles à tout le moins. Mais, en y rapportant les objets découverts parmi les cendres de Théra, il faut admettre un laps de près de huit cents ans durant