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anthinéa

iii
L’Acropole.

Dans un livre postérieur de plusieurs mois à mon voyage, M. de Vogüé parle d’un visiteur de l’Acropole qu’on surprit un matin, à genoux, manifestement en prière et peut-être en larmes, devant l’une des souples Errhéphores qui soulèvent du front la tribune du vieux roi d’Athènes Érechtée. Les extases du pèlerin plongèrent ses amis dans un étonnement dont l’expression m’a toujours paru sans mesure et que je ne puis m’expliquer. Quoique traitées en héroïnes, les six cariatides sont des femmes pleines de vie. L’Athènes du IVe siècle ne les appela jamais que « les jeunes filles ». Pour être immortelle et sublime, leur grâce florissante n’en enferme pas moins la mémoire et la cendre d’une antique idée de l’amour. Et tout cela peut bien émouvoir un homme sensible.

Soit que la jeune athénienne lui rappelât la plus belle de ses amies ou le type de sa chimère, l’acte du personnage de M. de Vogüé s’explique et se détend par mille raisons naturelles. Je crains que nulle excuse ne soit trouvée en ma faveur