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PRÉFACE

J’ai fait le voyage d’Athènes au moment des Jeux Olympiques, et, les Jeux terminés, j’ai respiré, aussi longtemps que je l’ai pu, la violette divine entre l’Acropole, Éleusis, l’Hymette et les champs de Colone. Ayant eu au Nouveau Phalère une conversation qui piqua ma curiosité, je passai peu après en Corse, reconnaître une petite ville fondée par des Grecs fugitifs et fidèle à son origine. Je visitai de plus au musée Britannique, sans me soucier de rien d’autre qui fut dans Londres, les neuf salles réservées aux monuments de l’art grec. Un séjour à Florence m’avait appris la ressemblance de la Grèce et de la Toscane en ce qu’elles ont de meilleur.

Plus je les comparais l’une à l’autre, mieux je voyais en quoi elles se distinguent du reste. Quelque avancée que soit la maturité de sa pulpe, le fruit athénien et toscan conserve l’éclat de sa fleur. La perfection n’épuise pas l’élan de la force. Le rythme est pur, pourtant la matière palpite, et l’œuvre d’art respire comme le dernier des vivants.