Page:Maurois - Ni ange, ni bête, 1919.djvu/99

Cette page n’a pas encore été corrigée

Elle remarqua assez justement que dans ce grand amour, il était surtout question de lui.

— Vous êtes très spirituelle, dit-il amèrement.

— Et comment savez-vous, reprit-elle, que je ne suis pas faite pour être une femme du monde ? Que connaissez-vous de mes sentiments vrais ? La danse, les toilettes, les théâtres, l’esprit et le mouvement de Paris, tout cela me tente plus que vous ne pensez. Il se peut que cela me retienne.

— Le monde, dit Philippe, intéressera votre esprit, mais ne contentera pas votre cœur. Si vous épousez un des papillons de parfumerie et d’ironie facile que l’on y rencontre, je sais que vous ne serez pas heureuse. Ce que je vous offre est certes plus dangereux. Dans quelques années, l’an prochain peut-être, ce régime disparaîtra par la mort du Roi. Alors mes amis et moi, nous essaierons de préparer la France pour la mission