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« Or, je prétends que de telles sociétés se formeront toujours à Paris, car elles y trouveront toujours à recruter leurs adhérents dans les milieux que je vais avoir l’honneur de vous énumérer.

« a) la jeunesse des Écoles — elle aime le bruit et les événements, et son extrême inexpérience de la vie la dispose à accueillir les théories les plus dangereuses. Les Anglais, qui ont le génie de la tranquillité publique, maintiennent sagement leurs grandes Universités hors de Londres.

« b) les impuissants — avocats sans causes, médecins sans patients, écrivains sans lecteurs, marchands sans clients. Là est le champ de recrutement éternel de toutes les causes révolutionnaires, et à ce propos je me permettrai de faire remarquer l’importance qu’il y a pour tout gouvernement à bien payer ses intellectuels. J’irai même jusqu’à soutenir que c’est une des fonctions de la