Page:Maurois - Ni ange, ni bête, 1919.djvu/62

Cette page n’a pas encore été corrigée

dimanche. On mélangeait là-dedans tous nos chocolats de marques différentes, et même la vanille de celles qui en avaient : c’était atroce.

— Il faut bien souffrir un peu pour fonder le royaume de Dieu, dit Philippe : vous apportiez votre pierre.

Et il décrivit la cuisine, les modes et les arts de l’état qu’il fonderait quelque jour avec ses amis. Il s’efforçait de mêler quelque gaieté à son enthousiasme, mais se prenait trop au sérieux pour se railler bien volontiers.

Ils retrouvèrent à l’entrée du jardin Mademoiselle et Bertrand d’Ouville qui étaient venus à leur rencontre.

— De quoi parliez-vous, mes enfants ? dit Mademoiselle enrôlant par ce seul mot Philippe dans sa maternité d’adoption.

— M. Viniès, dit Geneviève, enlevant son chapeau et le faisant tourner par les brides autour de son poignet, nous expliquait que