Page:Maurois - Ni ange, ni bête, 1919.djvu/39

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’emmener au cercle faire une partie de whist. On lui présenta Philippe : il fut assez froid.

— Toute cette jeunesse semble bien animée, dit-il de sa voix des lèvres, hautaine et gouailleuse.

— M. Viniès nous parlait de Victor Hugo, dit Geneviève avec une moue comique.

— Ce Hugo, dit M. de Vence, est le petit-fils d’un menuisier de Nancy : il se fait appeler vicomte Hugo par la grâce de M. Joseph Bonaparte. Il change d’opinions politiques chaque fois que la France change de gouvernement : ce n’est pas peu dire.

— Cela n’empêche pas ses vers d’être bons, dit Mademoiselle.

— Ses vers ? Je ne les lis pas, dit M. de Vence, je n’aime pas ces littératures décadentes… Allons venez au cercle, mon bon, il y a un membre du comité qui veut nous soumettre une idée.

— Viniès, dit Bertrand d’Ouville, je crois