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Les courages étant égaux, la stratégie gagna la bataille. Cavaignac comprit le premier, qu’une armée dans une grande ville doit, avant tout, demeurer concentrée. En février, les régiments, dispersés dans leur caserne ou occupant des points que l’on croyait importants, s’étaient trouvés isolés dans la foule et avaient vite capitulé. Cavaignac fit un camp retranché autour de la Chambre des Représentants, maintint les communications de ce camp avec son arsenal et sur ce centre appuya ses colonnes d’attaque ; il fut vainqueur.

Alors, ceux qui avaient eu peur sortirent de leurs abris et réclamèrent des victimes.

Dans la petite ville même où les vagues de la révolution étaient venues mourir en rides silencieuses et légères, on demandait l’arrestation des meneurs, l’ingénieur Philippe Viniès et cet ouvrier Lecadieu qui avait pris la parole à l’attaque de la sous-préfecture.