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du Gouvernement Provisoire ne l’aimaient pas et il le savait ; mais avec un bataillon de braves montagnards, il prétendait bien s’imposer à eux, et quelque jour les remplacer.

Il installa Lucien dans le bureau du Secrétaire général et lui dit : « Vous connaissez tous les vrais patriotes, faites leur savoir que le rendez-vous pour eux est la Préfecture ; il nous faut ici tous ceux qui savent manier un fusil. Alors, nous tiendrons la queue de la poêle.

Ledru Rollin, Flocon, Albert et moi, nous nous entendons ; le principal est de culbuter les gens du National ; cela fait, nous républicaniserons ce pays, de gré ou de force. »

Lucien l’encouragea vivement.

Philippe, lui aussi, avait été enrôlé et travaillait ardemment à mettre de l’ordre dans les archives de la Police. Il n’aimait guère les allures de Caussidière ; on mangeait trop bien à la Préfecture, l’on y buvait trop sec