Quelles journées. Venez avec moi. Nous avons besoin ici de bons bougres… Je vais à l’Hôtel de Ville, il faut que je voie le Gouvernement Provisoire. Si la Préfecture ne se montre pas, nous sommes foutus ! »
Philippe, empruntant un revolver à un des montagnards de l’escorte, suivit le préfet : il fallait fendre une foule armée et turbulente qui s’ouvrait de mauvais gré. Quelqu’un lui tapa sur l’épaule : c’était Lucien Malessart.
— Quelle chance, dit Philippe, radieux, vive la République, mon bon vieux.
— Oui, dit l’autre, que fiches-tu ici ?
— Je suis venu en apprenant les nouvelles : Caussidière m’a enrôlé… Il est préfet de police.
— C’est lui qui le dit, fit Lucien, nous allons voir ce qu’en pensera le Gouvernement provisoire ?
— Qui est le Gouvernement provisoire ?
— C’est fort amusant, mon cher, il y en