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— Geneviève, dit brusquement Philippe, il faut que j’aille à Paris ce soir.

— Toi, Philippe ? et pourquoi ?

— Mais ne vois-tu pas ce qui se passe ? dit-il. La révolution est triomphante et on essaie de l’escamoter. C’est le devoir de ceux qui voient clair de s’y opposer. Il faut que chacun soit à son poste : le mien est près de mes amis.

— Philippe, tu ne voudrais pas me laisser seule… S’il t’arrive quelque chose, je suis seule au monde…

— Geneviève, je t’en prie, dit-il avec tristesse… Vois plus grand, plus large que cela… L’avenir de la France, du monde peut-être, dépend de quelques jours de lutte et tu ne penses qu’à nous.

— L’avenir du monde, dit Bertrand d’Ouville… Vous voilà parti pour la guerre de Cent Ans.

Mais Geneviève ne lutta plus.


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