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— Mais non, dit Philippe, c’est absurde : si nous sommes vainqueurs, nous voulons la république…

— Mon cher, dit Bresson très grave, il faut être raisonnable. Prenons ce que nous obtenons : si le peuple s’obstine, il sera vaincu… Tout est prévu : le roi dispose de forces considérables. La troupe et la Garde Nationale prennent Paris comme dans un étau… Ici même on prépare un train pour emmener la garnison.

Geneviève battait la semelle à quelques pas de distance. Philippe la rejoignit.

— Celui-là me rendrait violente, dit-elle : c’est un mauvais homme.

Quand ils revinrent à la place du Bourdois, le Maire, sur les marches de la justice de paix, haranguait un groupe.

« Soyons calmes et résolus… Quelles que soient les institutions que la France décide de se donner, nous maintiendrons l’ordre à Abbeville… »