Page:Maurois - Ni ange, ni bête, 1919.djvu/161

Cette page n’a pas encore été corrigée

homme politique capable d’entraîner des masses, ose écrire l’éloge de ces temps admirables et tu vas voir comme il suffira de l’écho de ces voix puissantes pour réveiller la France. Ecoute, Geneviève : « Dès les premières impulsions de la Révolution, il n’y a qu’un rôle pour le chef d’un pays, c’est de se mettre à la tête de l’idée nouvelle, de livrer le combat au passé et de cumuler ainsi dans sa personne la double puissance de chef de la nation et de chef de parti. Le rôle de la modération n’est possible qu’à la condition d’avoir la confiance entière du parti qu’on veut modérer. »

— Comprends-tu la valeur d’une telle phrase écrite par un tel homme ? Cela permet tous les espoirs.

— Oui, dit Geneviève, mais viens déjeuner.

— … Et ceci : « Il n’est pas donné à l’irréligion de détruire une religion sur terre. Il faut une foi pour remplacer une foi. La terre