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plus jamais ici : sa mère le lui défend, je ne sais pourquoi. Vous-même devenez bien rare. Geneviève…

— Je l’ai vue deux fois, elle me paraît avoir subi l’influence de son mari plus que je ne l’aurais imaginé. Elle m’a parlé de Guizot, de la Pologne, du fouriérisme et du monde dans le meilleur style Viniès.

Mademoiselle retrouva pour répondre sa voix flûtée et nette.

— Eh, mon cher ! Que les femmes dépendent pour leurs idées de ceux qu’elles aiment, ce n’est pas nouveau, et ce n’est pas de moi… Ce qui m’étonne toujours, c’est que les hommes s’y laissent prendre et recherchent ce qu’ils appellent « les femmes intelligentes ». C’est une dépravation.

— Un vieil Anglais que j’aime, dit à peu près : Il en est d’une femme qui parle politique comme d’un chien qui marche sur ses pattes de derrière : c’est mal fait, mais surprenant. »