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chasses et voyages au congo

yeux inexpérimentés comme les nôtres, mais l’équipage se met à clamer « Kiboko » et nous apprenons que nous allons faire connaissance avec notre premier hippo. Bientôt d’autres points semblables paraissent à l’horizon, et vite nous nous rembarquons et essayons de rattraper les monstres qui fuient devant nous : inutile, dès qu’ils nous ont aperçus, ils plongent avec une rapidité inconcevable pour reparaître quelques centaines de mètres plus loin et ainsi de suite, on pourrait courir derrière eux toute une journée sans arriver à les atteindre jamais. Le capitaine B. risque une balle sur l’un d’eux, mais même si le coup a porté, nous n’en saurons rien, car ce n’est généralement que le lendemain que l’on retrouve le corps des hippos que l’on a tués la veille et que les flots mettent tout ce temps à vous rendre.

Nous arrivons au fond de la baie et y dressons notre camp dans l’espoir d’y trouver enfin le gibier que nous sommes venus y chercher, mais ici nous attendait une nouvelle déconvenue !


1er  décembre.

Sorti à l’aube avec deux hommes, je me dirige vers un marais où l’on m’a signalé la présence d’un troupeau de buffles ; quand j’arrive à l’endroit indiqué j’aperçois en effet Un troupeau de 25 à 30 bêtes, mélange de buffles noirs et roux, mais impossible de s’en approcher, toute la largeur du marais, plusieurs kilomètres, me séparant de lui. Je me décide alors à grimper dans la montagne, où bientôt j’aperçois les traces d’un second troupeau que je me mets à suivre, mais après plusieurs heures d’une course qui m’a entraîné jusqu’au sommet de la montagne d’où j’aperçois l’autre côté du lac, je renonce à la poursuite et je reprends le chemin du camp ; en route je croise la trace d’une femelle d’éléphant et de son petit, mais je n’aperçois pas la moindre antilope, fait que j’avais déjà constaté la veille et