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chasses et voyages au congo

nuages sont juste au-dessus de nous. La température est agréable à l’intérieur de notre cabine, ni trop chaude, ni trop froide, et l’impression générale est nulle. On nous avait parlé de malaises causés par l’altitude, de nausées, etc., je n’ai rien remarqué, et la seule chose que je constate c’est qu’en avion je ne suis pas plus sourd que les autres, je suis comme tout le monde, ou plutôt tout le monde est comme moi, et il est littéralement impossible de se faire comprendre les uns des autres, tant le bruit du moteur vous empêche d’entendre quoi que ce soit. Ce que c’est agaçant tout de même, les sourds, qui ne comprennent pas ce qu’on leur dit !…

Nous survolons une région très boisée, et jusqu’à l’horizon nous ne voyons qu’une énorme cuve de verdure ; quel merveilleux terrain de chasse cela a dû être ou est encore, et de même que nous voyons grouiller sous nous les hommes quand il y en a, il me semble que nous devrions voir les éléphants s’il y en avait ; j’ai cru apercevoir deux hippos dans une mare ! On ne voit plus le Congo que nous avons laissé loin au Nord à notre droite.

2.000 p. Tumba, une grande caserne rose sans autre culture qu’une énorme plantation de manioc, puis une large piste d’auto filant à l’Est vers Kitobola, ensuite la cimenterie de Kimpase, et une mission et nous revoyons un train qui marche vers Borna, et nous croyons voir nos bagages dans le wagon des marchandises !

Le soleil fait une courte apparition, nous volons à 2.000 pieds, puis descendons à 1.800, à 1.500, à 1.200 ; ensuite remontons à 1.500 et brusquement sommes de nouveau à 2.000 ce qui nous a légèrement secoués, probablement avons-nous dû reprendre de la hauteur, pour éviter les nuages qui sont maintenant en dessous de nous, et par gros flocons nous cachent en partie la vue.

Il est 11 heures 45, nous survolons un camp militaire au-dessus duquel flotte le drapeau belge, puis un champ d’atterrissage et un énorme marais de papyrus. Des arbres