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chasses et voyages au congo

plus d’art à approcher le gibier. Des jambières aux mollets et des culottes de forte toile ; je n’ai jamais rencontré de chasseur sérieux en capitulas, les genoux nus pour suivre l’éléphant à travers la forêt et les épines, pas une peau de blanc n’y résisterait ! Cette mode est bonne pour le désert et les plaines herbeuses après que l’épiderme est aguerri aux coups de soleil. Des lainages et un imperméable léger, car sous les tropiques les soirées et les nuits sont fraîches, la transition du soleil à l’ombre est sensible et les orages sont fréquents et violents.

Ce sont les bricoles, les petits objets sans valeur en Europe, qui sont les plus précieux en campagne : aiguilles, fil, clous, lacets, boutons, hameçons, ficelle, vieux gants, tant d’autres encore, dont la liste interminable doit être revue avant chaque nouveau départ, ainsi que celle des médicaments.

L’équipement terminé et les ballots fermés, quoi qu’ayant retranché impitoyablement tout ce qui semblait superflu, vous embarquerez quand même une soixantaine de colis, pesant mille à quinze cents kilos. Ils vous donneront les angoisses d’une poule qui a couvé des canards et vous causeront plus de soucis que ne le feront les bêtes les plus dangereuses que vous affronterez dans la suite. Le transport de ces enfants terribles entrera pour plus de la moitié dans les frais totaux du voyage et quoique vous fassiez selon les usages des pays que vous traverserez avec eux, il vous demanderont vingt-cinq mulets en Abyssinie, au Soudan une quinzaine de chameaux et au Congo une cinquantaine de porteurs au moins, sans compter ceux qui vous porteront, vous-mêmes.