Messageries automobiles, qui déjà fonctionne régulièrement et promet un bel avenir à ces régions du Nord de la Province Orientale. Nous arrivons le soir à Bambili pour y passer la nuit.
Nous avons eu un gros orage cette nuit, mais ce matin un gai soleil nous promet une belle journée et nous nous remettons en route à 8 heures du matin ; nous traversons encore toujours la forêt, coupée de loin en loin par des plantations ; celle de Bambessa est exploitée par l’État. Le pays est riche et a l’air prospère ; les routes sont belles et bien entretenues ; les maisons des ouvriers ne sont plus de misérables huttes de branchages, mais des constructions en matériaux durs, moellons et mortier ; elles sont en général de forme carrée avec une avancée formant vérandah, et sont couvertes avec des feuilles d’une espèce spéciale, prises dans la forêt et qui ne ressemblent ni à de la paille, ni aux matetés ; l’alignement en est parfait, et l’on croirait voir l’établissement d’une colonie modèle pour exposition, plutôt qu’un campement d’indigènes, mais ceux-ci occupent-ils réellement ces maisons trop différentes de celles qu’ils sont accoutumés à habiter depuis des siècles ? et je me suis laissé dire que derrière la villa qu’on leur a construite, ils ont bâti eux-mêmes la hutte chère à leur cœur, et dans laquelle ils s’entassent comme précédemment pour y dormir et y avoir chaud ! Quoi qu’il en soit, la population paraît être à son aise s’il faut en juger par le luxe de toilette qu’elle déploie. Hommes et femmes rivalisent à l’envie pour le choix des vêtements et des couleurs et c’est par leur amour de la toilette, ce côté faible des nègres, qu’on a pris ces grands enfants, et qu’on leur a créé et imposé des besoins dont ils n’avaient pas conscience avant l’arrivée des Blancs. Comme dans les autres centres de colonisation, j’admire le ton chatoyant des étoffes, il y a