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chasses et voyages au congo

a un odorat extraordinaire et vous repère surtout à l’odeur, mais si l’on a pris toutes ces précautions, et si le passage sur lequel on est posté sert habituellement de « Wechsel » aux éléphants, on peut être à peu près sûr de les voir défiler devant soi. Alors, tandis qu’on aménage son poste, les hommes qui vous accompagnent entourent de tous côtés la partie de la forêt où la présence des éléphants est signalée, puis ils se mettent à pousser des cris, tels des aboiements inhumains pour effrayer les animaux, et en même temps, ils s’en rapprochent peu à peu, de manière à les cerner et à les obliger à fuir. Cette façon de « drūcjken » est infaillible, et j’ai eu à plusieurs reprises l’occasion d’en juger les effets. Ainsi le premier jour, j’ai vu d’abord de tout près un troupeau de femelles et de jeunes, puis 5 mâles ont suivi dont 3 ont passé à droite de ma termitière et 2 à gauche. J’ai tiré trois balles, et l’un des éléphants est tombé puis s’est relevé et a disparu dans la forêt. Un orage terrible survenu entre temps m’a empêché de prendre la poursuite et nous sommes rentrés au camp littéralement trempés.

Le lendemain d’abord recherche inutile du blessé le matin, puis poursuivant notre route jusqu’au village de Baīme, nous avons recommencé l’après-midi le même petit jeu que la veille. Nouvelle battue ; les femelles sortent les premières de la forêt suivies de leurs jeunes, puis deux mâles assez beaux viennent après elles ; j’en blesse un et lue l’autre qui malheureusement n’a qu’une pointe, mais d’une belle longueur, car elle mesure 1 m. 33 hors de la bouche, et le diamètre en est de 0 m. 41. Le pied de devant Mesure 0,48 et celui de derrière 0,41 1/2. Le jour suivant nous transportons le camp à Matoff sur la Naybende, rivière qui se jette dans la Kapili, et les hommes y rapportent la dépouille de mon éléphant.

Le 23 mars nous repartons en chasse dès le matin heures, nous passons la Bangoma dans une très belle forêt, où de grands arbres genre kousso aux feuilles den-