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chasses et voyages au congo

la nouvelle route qui va nous conduire à la civilisation, nous voyons encore le vallon qui forme la limite du Kiwu si varié que nous quittons, et je rêve aux lacs, aux volcans, aux mines d’or, au café que nous laissons derrière nous. Pays de contrastes violents, où dans le Sud on jouit du meilleur climat d’Afrique, alors que dans le Nord, dans les plaines du lac Edouard, il passe pour être le plus malsain ; pays peuplé d’un côté par des travailleurs et des pygmées, eu grand nombre, abandonné de l’autre, et où de rares huttes clairsemées donnent abri à une population misérable et rachitique. Pays témoin des héroïques combats de 1917, pays plein d’enthousiasme et de promesses : les tiendra-t-il ? Mais la réussite minière trop rapide serait un mal pour le pays, car elle y tuerait un essor agronomique très certain et nécessaire à un Congo déjà trop industrialisé, et où la prépondérance des grosses entreprises est un danger par la hausse des salaires. Si toute la main-d’œuvre est drainée vers les exploitations aurifères et d’autres analogues, le banque de bras se fera sentir fatalement dans l’agriculture et menacera de ruiner cette branche de l’économie coloniale. Et pourtant la situation des premiers colons mérite d’être prise en considération, et parmi eux les missionnaires qui depuis le début ont présidé aux destinées de la colonie, et tant contribué à son développement, devraient être protégés contre le flot envahissant des nouveaux chercheurs d’or. Pour quelques-uns, habiles à profiter de la conjoncture, il aura évidemment des compensations ; la valeur des terrains près des centres surtout, sera décuplée, et celle des plantations augmentera forcément aussi ; de même pour ceux qui sont sur place, l’argent réalisé permettra d’entrer, connaissance de cause, dans les affaires nouvelles et d’être les premiers à pouvoir acquérir des concessions. Mais la plupart des anciens colons verront certainement leur situation diminuée par suite de l’immigration exagérée des dernières années, et il n’est pas étonnant qu’ils s’y montrent franchement hostiles. D’ailleurs comme en Europe,