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chasses et voyages au congo

caravane fut obligée de nous suivre et d’achever la course, qui, je l’avoue, fut assez longue et pénible, car nous n’arrivâmes à l’étape que vers deux heures, tirant la langue, le soleil ne nous ayant guère épargnés.

Après une heure de repos et un déjeuner pris en hâte, nous repartîmes néanmoins en chasse l’après-midi, espérant tirer une ou deux antilopes roan, dont on nous avait signalé le troupeau dans les environs, mais le soleil se coucha ce jour-là sans que nous ayons aperçu le moindre gibier. Il n’en fut pas de même le lendemain où, levé à l’aube, je partis précédant la caravane que ma femme avait mission d’amener à Kassanga où nous devions nous retrouver à midi. J’eus la chance une heure à peine après avoir quitté le camp, d’abattre non loin de la piste, un beau buffle que je laissais derrière moi, envoyant à la caravane qui suivait, le message d’en apporter la dépouille, puis continuant ma promenade à travers la brousse, je ne tardais pas à rencontrer une vieille connaissance : à 15 mètres de moi, surgi d’un trou où il dormait, un vieux buffle avec de belles cornes, que j’avais repéré quatre semaines auparavant en jusant au même endroit, me regardait prêt à bondir à la première attaque. Il me fallut sept balles pour l’abattre, car à chaque balle il se relevait ; il est vrai que je ménageais ma 416 à cause des cartouches, et après les premiers coups mortels, je tirais ma 8 m/m comme balles d’achèvement.

Fier de ce double exploit, que je complétais par l’assassinat d’un reedbuck rencontré sur ma route, je me dirigeai vers Kassanga où ma femme commençait à s’inquiéter de ne pas me voir arriver, et où je fus heureux de trouver un déjeuner et un ananas réconfortants car la chaleur du plein midi était devenue accablante, d’autant plus qu’un rage menaçait d’éclater à tout moment.

Nous poursuivîmes pourtant notre course ce jour-là, car nous voulions arriver au pied de la montagne de manière