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VI

RETOUR AU LAC TANGANYKA

Du jeudi 27 décembre au mardi 1er  janvier.

Nous quittons Turungo par un gai soleil, et après avoir salué de loin la mare aux hippos de Bird, traversé à la hâte le village de Mapuli, nous arrivons en moins de cinq heures à Muero où nous retrouvons nos anciennes connaissances, mais le capitaine Bird est soucieux et il va devoir nous quitter pour mettre ordre à ses affaires d’ivoire qui ne marchent pas tout à fait à son gré. Le vendredi 28, nous repassons encore la Luama en pirogue avec lui ; une jolie lumière éclaire le paysage, mais elle est comme tamisée et jamais on ne se croirait en Afrique ; cela ne ressemble en rien à l’éblouissement et au coloris éclatant du désert de l’Abyssinie ou du Soudan. Il est vrai de dire que nous sommes en saison des pluies et tout est plus doux, on dirait plus recueilli avant l’époque de chaleur torride qui va venir, quoique les gens du pays considèrent ceci comme a saison chaude. Nous sommes à une altitude de 750 mètres et la température varie entre 25 et 33° à l’ombre.

Tandis que notre pirogue nous dépose sur la rive, j’admire le joli groupe de nos indigènes sur le côté opposé ; accroupis, assis ou étendus dans toutes les positions, ils attendent sans se presser qu’on vienne les cueillir à leur tour ; jamais aucune hâte dans leurs mouvements, jamais l’idée de l’heure qui passe ne les préoccupe ; tels des enfants ils jouissent de la minute présente et ce qui arrivera plus tard ou le lendemain n’a pour eux aucune importance. Ils