Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
L’INTELLIGENCE DES FLEURS

agrippante et durcissant immédiatement au contact de l’air, pour coller les cornes à pollen sur la tête de l’insecte, l’autre très diluée, pour le travail du stigmate. Celle-ci est juste assez prenante pour dénouer ou déranger un peu les fils ténus et élastiques qui enveloppent les grains de pollen. Quelques-uns de ces grains y adhèrent, mais la masse pollinique n’est pas détruite ; et quand l’insecte visitera d’autres fleurs, elle continuera presque indéfiniment son œuvre fécondante.

Ai-je exposé tout le miracle ? Non, il faudrait encore appeler l’attention sur maint détail négligé ; entre autres sur le mouvement de la petite vasque qui, après que sa membrane s’est rompue pour démasquer les boulettes visqueuses, relève immédiatement son bord inférieur, afin de garder en bon état, dans le liquide gluant, le paquet de pollen que l’insecte n’aurait pas emporté. Il y aurait lieu de noter aussi la divergence très curieusement combinée des tiges polli-