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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

que rapportent les botanistes. Mais, avant de clore ce chapitre, je tiens à signaler une dernière fleur ; non qu’elle témoigne d’une imagination bien extraordinaire, mais pour la grâce délicieuse et facilement saisissable de son geste d’amour. C’est la Nigelle de Damas (Nigella damascena) dont les noms vulgaires sont charmants : Cheveux de Vénus, Diable dans le buisson, Belle aux cheveux dénoués, etc., efforts heureux et touchants de la poésie populaire pour décrire une petite plante qui lui plaît. On la trouve, cette plante, à l’état sauvage, dans le Midi, au bord des routes et sous les oliviers, et dans le Nord on la cultive assez souvent dans les jardins un peu démodés. La fleur est d’un bleu tendre, simple comme une fleurette de primitif, et les « Cheveux de Vénus, les cheveux dénoués », sont les feuilles emmêlées, ténues et légères qui entourent la corolle d’un « buisson » de verdure vaporeuse. À la naissance de la fleur ; les cinq pistils, extrêmement longs, se