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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

de défense des plantes. M. Henri Coupin, dans un excellent livre de vulgarisation : Les Plantes originales, auquel je renvoie le lecteur qui désire de plus amples détails, examine quelques-unes de ces armes bizarres. Il y a d’abord la passionnante question des épines, au sujet desquelles un élève de la Sorbonne, M. Lothelier, a fait de très curieuses expériences, qui prouvent que l’ombre et l’humidité tendent à supprimer les parties piquantes des végétaux. Par contre, plus le lieu où elle croît est aride et brûlé de soleil, plus la plante se hérisse et multiplie ses dards, comme si elle comprenait que presque seule survivante parmi les rocs déserts ou sur le sable calciné, il est nécessaire qu’elle redouble énergiquement sa défense contre un ennemi qui n’a plus le choix de sa proie. Il est en outre remarquable que, cultivées par l’homme, la plupart des plantes à épines abandonnent peu à peu leurs armes, remettant le soin de leur salut au protec-