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L’INTELLIGENCE DES FLEURS

La Silène d’Italie (Silene Italica), petite fleur blanche et naïve qu’on trouve en abondance sous les oliviers, a fait travailler sa pensée dans une autre direction. Apparemment très craintive, très susceptible, pour éviter la visite d’insectes incommodes et indélicats, elle garnit ses tiges de poils glanduleux d’où suinte une liqueur visqueuse et où se prennent si bien les parasites que les paysans du Midi utilisent la plante comme attrape-mouches dans leurs maisons. Certaines espèces de Silènes ont d’ailleurs ingénieusement simplifié le système. Comme c’est surtout les fourmis qu’elles redoutent, elles ont trouvé qu’il suffisait, pour les empêcher de passer, de disposer sous le nœud de chaque tige un large anneau gluant. C’est exactement ce que font les jardiniers quand ils tracent autour du tronc des pommiers afin d’arrêter l’ascension des chenilles, un anneau de goudron.

Ceci nous mènerait à étudier les moyens